Geoffrey Oryema


Geoffrey Oryema est né en 1953 à Soroti, dans l'est de ce qui est encore le royaume de Buganda, futur Ouganda. Il est issu de la noblesse acholi, une ethnie nilotique que les colons britanniques considéraient comme une "race martiale" et qui prit les rênes de l'armée nationale ougandaise après l'indépendance du pays en 1962.
Ses parents le plongent très tôt dans la culture traditionnelle en lui enseignant l'art de la musique. Il vit entouré de nombreux poètes, conteurs, musiciens. Sa mère, à la tête de la compagnie de danse nationale, The Hearbeat of Africa, l'emmène en tournée à travers le pays.
Fuyant les exactions dans son pays d'origine, il vit dans un premier temps au Kenya où il est accueilli par le Centre culturel français de Nairobi qui présente sa dernière pièce, le Règne de la Terreur.
Durant les premières années en France où il arrive en 1977, il multiplie les petits boulots. Finalement, ses premières maquettes de disques tombent dans les oreilles des programmateurs britanniques du Womad, premier festival marquant de musique de monde, initié par Peter Gabriel. Dans le moulin de Bath, quartier général du tout nouveau label Real World en Angleterre, Oryema enregistre son premier album, "Exile", en 1990. Cette première galette est remarquée par les critiques avant d'être consacrée par le grand public via le tube "Ye Ye Ye" qui servira de générique à une célèbre émission télévisée des années 90, le Cercle de minuit.
Sobre et poignant, à l'avant-garde d'une nouvelle vague d'artistes africains qui privilégient l'acoustique plutôt que les grands orchestres des années 80, "Exile" permet alors à Geoffrey Oryema de côtoyer la scène française (duo avec Alain Souchon, Catherine Lara, mais aussi l'Algérien kabyle, un autre exilé, Idir ou le pianiste de jazz Michel Petrucciani) et de s'installer parmi les meilleurs vendeurs du label Real World.